Hier 3 réunions à la suite.

Collège d’animation chez Mot’.

Pas passé, même 5 minutes, à faire le bilan de la réunion de la veille où il semble qu’il y ai eu au moins 150 personnes.

Il y a cette capacité à faire dans un local de 4mx5, des sous réunions sauvages, en parallèle Maintenant, en prime, le téléphone sonne toutes les 10 minutes, et on y répond longuement. Bref une réunion bordélique, où notamment une réponse à la demande de fusion de 100%, et une demande de rencontre du PS  sont abordées.

Salah doit partir vers 19h30, ce qui écourte notamment la réunion, sans compter que d’autres commissions se réunissent à 8h30.La réunion se termine, les participants debout, autour de la question, qui faut-il inviter au séminaire de 2 jours en Janvier. Je suis par hasard au centre du groupe qui débat, je n’ai qu’à tourner sur moi-même pour recueillir les interventions. Ce sont pour moi des moments très forts, où j’ai l’impression d’être physiquement transparent, (les gens qui discutent ne semblent pas me voir) et au coeur du débat… C’est un dispositif miraculeux…

A la fin, la fin, Ouardia m’agresse sur le fait que le 4 décembre je n’ai pas été filmé la soirée antisexiste qu’elles avaient organisées au Bijou. Vu que la veille je n’ai pas déclenché lors de la super intervention des deux filles, elle m’a lâché le classique « c’est pas un hasard ». Je chercherais vainement une taquinerie dans ses propos.

J’aime bien quand elle agresse les autres mecs, mais là j’aime pas trop. J’en suis encore blessé, bizarre !

En plus ce soir là, il y a une commission antisexiste, et j’ai prévu d’aller filmer 100%.

Réunion de quartier autour d’Aline Pailler, à part une dizaine de militants, 4 personnes du quartier.

Parmi elles un vieux militant revenu de tout et qui démarre au quart de tour. Emouvant, pathétique à la fois.

Je passe au local de la LCR où il y a une autre réunion de quartier vu le peu de voitures sur le parking, je n’ose même pas rentrer de peur de leur faire honte. Je pars au Bijou, où il y a une réunion des quartiers Mirail, etc. Dans une arrière salle 20 personnes, que des militants qui vont passer deux heures et demie à discuter mollement sur la distribution de tracts, et d’éventuelles actions. Je ne peux pas vraiment filmer, pas assez de lumière, et le bruit du compresseur frigorifique, en fond sonore.

Je gamberge sur ce qu’est un tract aujourd’hui? Face au matraquage médiatique, au flot des images de la télé, etc.

Le tract, il y a 50 ans avait un impact bien autre qu’aujourd’hui. Je les regarde discuter de la meilleure heure de distribution, du lieu le plus approprié. Pour à la fin se rendre compte, que le jour envisagé, ils ne seront peut-être pas assez nombreux pour « differ » comme ils disent.

Ce qui est sûr c’est qu’ils ne luttent pas à armes égales avec le PS ou Douste. Eux ont les moyens d’arroser toutes les boites aux lettres avec papier glacé et photos en couleurs…

Et même là, en quoi ça touche cette putain d’ « opinion publique ». Hormis le spot de pub et la pleine page de journal, le tout à répétition, qu’est-ce qui peut atteindre les gens? Une fois qu’on a fait une croix sur ces moyens là, est-ce qu’il faut revenir au tract, ou tout remettre à plat? Et réinventer autre chose. C’est le débat vif que j’ai avec D. P. au sujet du Snap CGT.

J’ai le sentiment qu’en faisant le deuil d’un mode militant dépassé, en acceptant de courir le risque qu’il n’y a plus rien à faire, d’autres hypothèses apparaissent. Un peu léger ça!

 

 

20/12/00