Je me laisse un peu de temps au calme, pour récupérer, et être d’attaque à partir de Dimanche. Chez tout le monde, il y a de la fatigue, qui mets les gens à cran, mais qui rends aussi les relations plus directes, moins protégées. Quand le calme revient, que les gens se remettent à leur place, ça fait vide autour de soi, et il faut se reconstruire.

Je pense à ceux qui se donnent à fond depuis le début, ayant trouvé dans le groupe une alternative chaleureuse à leur isolement, et qui l’ont payé cash, en donnant leur temps, leur énergie.

Pour le troisième tour, ils devront retrouver leurs marques perso, délaissées parfois depuis plusieurs mois… aïe, aïe, aïe!

Ce sont les plus précaires, affectivement, socialement, économiquement, qui risquent de déguster

Ceci dit le problème se pose aussi pour moi, je me suis surexposé comme jamais, ça m’a aidé à vivre comme c’est pas possible, mais c’est aussi une drogue dure. Le sevrage ne sera pas forcément facile. Même si je n’arrive pas à croire que toutes les relations nées à cette occasion s’effaceront, quoique…

Les groupes sont cannibales et centrifuges, et n’assurent jamais le service après-vente.

Je commence à avoir beaucoup de mal à tourner en dehors des réunions, événements publics. Les gens me sont maintenant trop proches pour leur sortir la caméra sous le nez quand ils discutent entre eux, qui plus est, si je prends part à la conversation. C’est ce qu’on appelle l’empathie, considérée comme faute professionnelle par les pros du documentaire.

J’m’en fou!

J’appréhende cette soirée du dimanche au Puerto; Le dispositif est celui du Mundial de foot. Ecran géant, etc. Là on est dans le zéro imaginaire. Fa. qui posait la question de savoir si c’était indispensable, lors du CA de Mardi, n’a même pas été entendu.

Se ramasser collectivement toute la Merde que déverse les télés lors d’une soirée électorale, c’est la volonté de subvertir ensemble les schémas dominants, ou c’est du masochisme? J’ai peur que ce soit ce dernier. Je suis prêt à être surpris.

On aurait pu imaginer une ou deux télés  dans un coin, excentré.

Un « paperboard » bien en vue, où les résultats seraient inscrits au fur et à mesure qu’ils tombent, et du débat, du débat, rien que du débat, informel, débridé, le sandwich, à la bouche, le verre à la main et combler un peu ce putain de déficit de parole que les gens ont entre eux Les médias qui seraient passés par là auraient vu autre chose.

C’est le syndrome du repas de quartier.

Je rêve que le communiqué lu à la presse le dimanche soir à 23h ait la gueule d’un poème, à la Prévert. Un objet culturel…

Que celui annonçant le résultat des négociations le lundi après  l’AG soit du même tonneau.

Tout ça c’est peut-être trop théorique, intello.

On verra.

Enfin, il me semble que c’est presque vu.

09/03/01