096/03/01
Je me laisse un peu de temps au calme, pour récupérer, et être d’attaque à partir de Dimanche. Chez tout le monde, il y a de la fatigue, qui mets les gens à cran, mais qui rends aussi les relations plus directes, moins protégées. Quand le calme revient, que les gens se remettent à leur place, ça fait vide autour de soi, et il faut se reconstruire.
Je pense à ceux qui se donnent à fond depuis le début, ayant trouvé dans le groupe une alternative chaleureuse à leur isolement, et qui l’ont payé cash, en donnant leur temps, leur énergie.
Pour le troisième tour, ils devront retrouver leurs marques perso, délaissées parfois depuis plusieurs mois… aïe, aïe, aïe!
Ce sont les plus précaires, affectivement, socialement, économiquement, qui risquent de déguster
Ceci dit le problème se pose aussi pour moi, je me suis surexposé comme jamais, ça m’a aidé à vivre comme c’est pas possible, mais c’est aussi une drogue dure. Le sevrage ne sera pas forcément facile. Même si je n’arrive pas à croire que toutes les relations nées à cette occasion s’effaceront, quoique…
Les groupes sont cannibales et centrifuges, et n’assurent jamais le service après-vente.
Je commence à avoir beaucoup de mal à tourner en dehors des réunions, événements publics. Les gens me sont maintenant trop proches pour leur sortir la caméra sous le nez quand ils discutent entre eux, qui plus est, si je prends part à la conversation. C’est ce qu’on appelle l’empathie, considérée comme faute professionnelle par les pros du documentaire.
J’m’en fou!
Lire dans le journal