La presse, les médias, l’impression de n’avoir vu que ça. Pour faire du mauvais esprit, Canal plus, cul et chemise avec Zebda, c’est Vivendi qui boucle sur lui-même.

John Paul Lepers était là avec son équipe, on a un peu discuté, très gentil, mais totalement le nez sur le guidon. Toujours marrant un mec qui descend de Paris, et qui pendant plus d’une heure se fait expliquer par les militants, comment se déroule juridiquement une campagne municipale…À ça, il me dit que lui, il apprend sur le terrain.

Mais ce qui m’a frappé, c’est cette promiscuité avec la presse, on se tutoie, on s’embrasse, on s’arrange des mises en scène, c’est la séduction à mort de part et d’autre.

Il y avait plus de journalistes que d’idées nouvelles. Si la nouvelle façon de faire de la politique, c’est d’être pote avec les journalistes, je m’interroge.

Je pense souvent à Pierre Carles, on est loin de tout ça. Tout est gentil.

Je continue à tourner sans savoir où je vais. Faut que je reprenne le pouvoir sur mon film, il se peut que ça vienne. J’ai revu incidemment le film « Uno dos tres, » que j’avais fait il y a 5 ans. L’erreur principale c’est que je voudrais que les gens ressentent d’eux même et en quelques secondes ce que j’ai ressenti et qui a fait sens pour moi après avoir revu les images mille fois au cours du montage. Laisser les gens se faire un jugement seul face au film.

Ce coup ci, je suis tenté par la prise de parole, comme je la prends ici. Mais dans un film, la faire sous quelle forme? Là je suis coincé. La voix off, je me vois mal m’enregistrer, et monter ma propre voix, je ne suis pas assez narcissique, ou je crains de le devenir en me réécoutant x fois. Du texte dans l’image, ça risque de devenir vite fastidieux. Faire dire mon texte par quelqu’un d’autre, je vais me sentir schizophrène. C’est là que ça coince dur, parce que si je trouvais un biais de ce type, je pourrais faire soit un journal de tournage, ou de campagne, soit un genre de manifeste, de pamphlet.

Se taper les interviews après la campagne, va me demander du souffle? J’ai peur de saturer d’ici là, où de les saturer eux. Surtout que l’idéal serait qu’une fois la campagne finie, j’arrive au bout à bout, puis que je passe aux interviews, et qu’alors, je reprenne tout! J’en ai pour deux ans, je vais pouvoir sortir le film aux présidentielles.

16/11/00