Avant hier CA chez Mot’. C’est E. qui dresse l’ordre du jour. 28000 points à traiter. Ch. pose la question du temps à attribuer à chaque question, rappelant des timing effarant sur des questions évoquées lors des dernières réunions. C’est vrai que la façon ronchonne dont il présente les choses a du mal à passer, mais il touche là un interdit, enfin presque, « le temps et sa gestion ».

La seule contrainte que les présents se donnent c’est « faut finir à 20h30 ». Mais si personne n’accepte de gérer le temps qui reste, en attribuant un temps limite à chaque questions à traiter, ça peut pas faire… C’est donc ce qui s’est passé, on est sorti de là à 21h30 si c’est pas plus, le « faut finir à 20h30 » a alors quelque chose de purement incantatoire.

D’entrée Ou. pose la question de la méthode de travail, de l’organisation interne, du partage de l’info, bref de la démocratie interne.

Je ne sais même pas si Ou. s’est rendu compte qu’elle pose là le problème central de tout le projet Mot’. Il me semble même que très peu de gens sentent ça.

F dira, « alors tu veux qu’on ouvre le capot? ».

Ça ne sera pas traité, vu le manque de temps, « on est à la bourre sur tout », et puis, « on peut pas remettre en question tout ça de façon efficace à même pas trois semaines des échéances ».  J’essaie de tourner ça en plan séquence.

Discussion sur la liste des  noms figurants sur la liste. Problèmes purement administratifs, où idéologiques. Ch. intervient sur le mode de la machine à calculer à double mémoire rétroactive, c’est un peu  spécial, faut connaître. Il fait l’objet d’un tir de barrage énergique et néanmoins affectueux, enfin pas toujours.

Grand moment de discussion sur les futures affiches. C’est F. qui en fait la présentation, et tente tout de suite de limiter le débat pour éviter la déconstruction totale du projet qui est quasiment abouti cinq affiches différentes, une par commission, et une pour la liste elle-même. Les cinq constituant une frise assez spectaculaire.

Gros débat autour de celle  « antisexiste » où figure un sexe d’homme, et un de femme. Un accord général pour dire qu’on ne voit que celui du mec, (dressé tout droit vers le haut) mais divergence subtile sur l’effet produit, ça oscille entre c’est « macho » et « c’est totalement l’inverse » en passant par « faut se méfier de vouloir  faire dire un mot d’ordre aux images ».

A chaque fois il y a cette idée de respecter le travail de « l’artiste ». Que l’expression artistique, même, si elle est orientée comme dans ce cas, ne doit pas être réduite à l’exécution d’un cahier des charges. Une volonté d’échapper à un démarche marketing qui réduit les gens à des cibles. Il y a l’idée de faire plaisir à ceux qui verront les affiches et rien à foutre si ça ne fait pas des voix. C’est peut-être pas si carré, mais c’est ce que je crois lire, et qui me fait bien gamberger.

Pendant la réunion, la distribution de la parole sera assurée selon le principe des chaises musicales, vu que chacun va fumer à l’extérieur de la réunion pour ne pas incommoder les non-fumeurs, il faut que ça tourne.

On ne dira jamais assez combien la Seita aura marqué profondément la démocratie !

Bon, je vais tenter le tractage au Marché de la Reynerie.

22/02/01