Ca fait maintenant un mois que j’ai cette idée là dans la tête. En général, et ce depuis, plusieurs années, les idées ne tiennent pas plus de quelques jours, voir quelques heures… Elles s’anéantissent dans un « à quoi bon ? »


Déjà un mois, j’en suis surpris moi-même.

J’ai écrit un premier texte que j’ai montré à J-L. G., M. B. , B. C., D. P., tous m’encouragent à y aller. Ce n’est pas rien.

J-L. G me demande de préciser « mon point de vue ». BC craint mon côté « vieux grognon ». M.B. me dis que ça correspond bien aux questions qu’il se pose. DP pense que ça ne sera pas facile.

Je vais tenter de développer ce site en parallèle du film, c’est une tentative de laisser voir les dessous du décor, un essai de faire un film ouvert.


Je sais que je m’attaque à quelque chose de pas facile pour plein de raisons.
D’abord, qui financera ce genre de projet ? Bien sûr je vais faire le tour habituel des financeurs, des diffuseurs, mais sans illusions.

C’est peut-être ça ma force aujourd’hui, c’est que je me lance dans ce projet sans illusions, je prends la mesure des difficultés qui m’attendent, voir de la vanité du projet

 

Hormis les problèmes financiers, il y a la faisabilité de la chose. Filmer quoi? Filmer des réunions. C’est ce qu’il y a de plus difficile, la caméra n’est jamais sur celui qui prends la parole dans les échanges, pour le son c’est pareil, dès que les gens parlent en même temps le son n’est plus exploitable.

Est-ce que ceux qui sont là accepteront d’être filmé? Quelles garanties de respect de leur image, je leur donne?

Filmer les manifs. Je ne connais rien de plus pénible à filmer. Cette impression de ne jamais réussir à montrer ce qui est, la tentation de faire croire qu’il y a du monde, quand il n’y en a pas, et puis les slogans sont souvent pitoyables. Filmer les banderoles pour qu’elles soient lisibles. L’éternel plongée sur la foule. Les interviews, quand, et dans quel cadre ? Si c’est à chaud on risque d’avoir des réactions stéréotypées, c’est la prime au beau parleur, le son et la lumière risquent de souffrir.

Quand c’est à froid, le dispositif, stresse ceux qui ont déjà du mal à s’exprimer.

17/01/00