Peut-être qu’il est temps que ça se termine.

J’ai doublé, voir triplé, mon lectorat en quelques jours. Je dois être passé de 6 visiteurs, à plus d’une douzaine! Il semble même que certains photocopient des extraits.

Ca tourne au best seller ! Continuer à écrire tout simplement, comme je le faisais jusqu’à maintenant, me semble moins simple, faut que je fasse plus gaffe aux fautes d’orthographes.

Bon, les faits, rien que les faits.

Hier AG Mot’, bien 120 personnes, l’impression que ça commence à faire dans le turn over, une partie des gens n’est pas (plus?) là, et est remplacé par des nouveaux. Par contre, les gens vont globalement rester  jusqu’au bout, pas d’hémorragie de fin d’A.G.

Ambiance touffue, on sent que tout est à la bourre, à cran.

Vote d’une charte de l’élu qui me semble bourrée de « bonnes intentions » mais bon… Prise de décision pour participer à la manif Anti-Lepen le 28.

Autour de cette discussion sur la participation au collectif unitaire antifasciste, l’impression que des langues se délient enfin, que ça fait longtemps que les gens y allaient parce qu’il fallait bien, un peu comme on vote par défaut et que ça ne se discutait pas. Un interdit serait peut-être en train de tomber pour laisser place à l’invention d’autres formes de luttes. Je me trompe peut-être, mais si c’est ça, quel tremblement de terre dans le milieu militant.

C’est un peu cliché, mais ce qui me touche c’est d’entendre des gens qui disent qu’il faut autre chose contre le fascisme qui rôde, et qui vu leur couleur de peau sont les premiers à risquer de recevoir des coup, quand ça n’a pas déjà été fait.

A chaque fois que l’assemblée vote et que le résultat est à 50/50 j’ai l’impression que certains  ressentent comme une tristesse que la décision se prenne à quelques voix près, comme si il ne s’agissait surtout pas de « gagner » mais surtout de rester ensemble.

 La machine électorale est en route avec les sondages qui tombent un peu comme des flèches empoisonnées, la liste à déclarer, les ultimes événements à mettre en place, etc.

A nouveau je suis sceptique :

1) L’action du 25 autour du spectacle « Neige en Palestine » je doute qu’il y ait une capacité de faire du monde.

2) Le repas de tous les quartiers le 3 Mars, je n’arrive pas à croire que ça va cartonner.

J’étais très septique sur le remplissage des 3 Bikinis et je me suis bien planté, alors…

Le deuxième tour.

Globalement ça pousse dans le même sens, « ne pas faire dans le politicard », et pourtant tout le dispositif électoral y pousse.

Il manque constamment du temps, chacun semble riche de plein de possibles qui, combinés avec d’autres produiraient des énergies créatrices incroyables. Tout est là, à fleur.

Pour le second tour chacun essaye de l’aborder à sa façon tentant désespérément de ne pas se faire prendre par la machine politicarde. C’est très émouvant, l’un dit « j’ai trouvé un chemin pas mal », un espoir jailli: « ça va passer », et un autre dit « celui là, il est connu, il mène nulle part ». L’espoir tombe, mais un autre a trouvé un autre passage. Pendant deux heures peut-être, ce sera ça. Le souci est d’abord, de ne pas dilapider le capital de voix, ensuite de rester totalement démocratique et transparent. Jamais il n’est question de « Vaincre » hormis, Douste.

Les votes sont toujours très laborieux, parce que scrupuleux, on compte, on recompte. Le plus dur étant de formuler clairement d’abord pour quoi on vote. C’est la démocratie laborieuse, mais comment l’éviter, comment en augmenter la « productivité » sans tomber dans la machinerie froide.

Je me demande pourquoi les petites mains restent au sous sol. J’ai l’impression qu’il y a des gens qui assurent le quotidien (les permanences, le courrier, le ménage, etc.) et qui n’ont aucune visibilité « publique ». Est reconnu, un rapporteur de commission, un expert, quand il apparaît publiquement lors des réunions, lors des AG. Ceux qui bossent de façon plus pragmatique, eux, n’ont pas de lieux de « gratification ».  Bon, ça fait un peu sociologue à la noix, mais je maintiens.

Après l’A.G., grosse discussion avec Mouss, surgit l’idée que si négociation avec le PS, pourquoi ne pas envoyer une vingtaine de colistiers, avec 3 qui parlent, et le reste qui écoute, et qui pourra témoigner de façon multiple. On parle aussi de plein d’autre choses, mais là, c’est trop frais.

Et ton film? Comme me disent les copains. J’ai reçu un mail de VC qui titre « un film impossible ».

Et je me dis, qu’il faut que j’abandonne l’idée de faire « un film». Que lorsque je me mets dans cette hypothèses-là je me bloque, cherchant à prouver inconsciemment que je sais en faire un. J’ai une hypothèse de reprendre les rush au début et d’en retirer les images qui m’intéressent, et lorsque j’ai une heure de monté, je le publie, puis je passe à l’heure suivante, sans soucis de cohérence entre les heures, mais en cherchant tout le temps à être juste, pas comme la justice, mais comme une note de musique, un fa, par exemple.

Hier j’ai filmé en presque continu, faute de savoir ce que je devais vraiment filmer, je suis un peu largué.

19/02/01