20/10/00

Cette semaine, j’ai filmé l’AG de Motivé-es, et la conf. de presse de 100% à gauche.

Je crois que je commence à me faire accepter de part et d’autre. P. C. qui était à l’AG est énervé de me voir planté là dans un coin, la caméra sur pied. Il trouve que je devrais me balader caméra à l’épaule.

A cela deux réponses :

1) Je suis dans une phase d’approche, où en bougeant trop pendant les réunions, j’attire l’attention sur moi, et je passe pour un gêneur.

2) Dans une réunion de 80 personnes, sur pied, je peux aller chercher des interventions assez loin avec le téléobjectif, ce qui est impossible à l’épaule.

Il faut que je trouve la bonne distance avec ceux que je filme. Naturellement, je me sens proche, solidaire, naît une espèce d’empathie. Je la sens venir, et je la crains à la fois.

Je dois être proche des gens pour pouvoir les filmer de près, et en même temps garder une distance critique.

Avec le temps les sympathies naissent, la distance critique s’endort, et je me fais prendre. C’est ce que j’ai ressenti dans certains films que j’ai fait, où je ne pouvais plus évoquer les contradictions que je voyais, craignant de porter atteinte à une relation affective (et souvent fantasmatique) qui s’était développé tout au long du tournage.

Là c’est S. B. de la LCR qui me demande si je pourrais tirer des photos de ce que j’ai filmé pendant la fête de la LCR. Je m’exécute, pensant mettre de l’huile dans les rouages de nos relations. Or ils vont prendre une des photos pour leur campagne. Et Aline Pailler, à qui je n’ai jamais adressé la parole, me remercie pour la photo.

Je me sens propulsé dans un cercle où je ne me sens pas tout à fait à ma place.

Bon c’est un peu tordu tout ça.

Trouver la position juste, que ce soit derrière la caméra, ou dans les relations directes… Ne pas chercher dans la fusion (compassion, empathie, copinage, voir racolage) avec ce qu’on filme une soulagement à la douleur de l’interrogation de comment on filme, pourquoi, etc.

Je suis frappé de part et d’autre, de l’incapacité a réellement inventer quoique ce soit, et surtout pas le rapport aux médias…Dans les deux conférences de presse, le rapport aux journalistes est fait de beaucoup de copinage, les journalistes sont pris comme des confesseurs, sans aucun recul.

La séance photo pour la dépêche d’AP et FB c’était guignol et compagnie. Comment A. P. qui a fait de longues années de télé, n’a pas réfléchi sur ce qu’était l’image, son contenu politique. Son seul souci est qu’elle ne soit pas trop moche. Politiquement, c’est un peu court!

En sortant de l’AG, en discutant avec D. P. qui fait le son avec moi, il nous semble qu’ils auraient dû se mettre au boulot un an avant, que tout est trop tard. En passant devant des immeubles, il me dit «  Et les gens qui habitent là haut, c’est eux, qui vont les contacter? ». Il est 23h à Rangueil, Toulouse semble bien grand et l’AG bien minuscule.

Tiens, en essayant de chercher des éléments sur le site de la Dépêche, j’apprends que les Verts font liste séparée au premier tour.

Et maintenant?

Plus tard, sur ce côté droit de cette page, je mettrais mes réflexions plus de 15 ans après..

Plus tard mais quand?

Le suspense est total


Épisode 2_1 [Motivé-e-s, première AG à Rangueil]