C’est vrai que c’est le début d’un film le plus excitant, l’imagination galope, on ne se cogne pas encore aux réalités, celles du terrain, celles aussi du financement, ou celles d’hypothétiques diffuseurs. Au début tout est possible.
Viendra aussi la lassitude, ce projet, je suis parti pour le porter environ deux ans. Faut pouvoir tenir. Raconter pour la 2000° fois son idée, son projet.
Je passe au nouveau tarif Assedic, mes allocations tombent de 50%, mis à part le fait de rentrer de façon évidente dans une relative pauvreté, est-ce que ça va me stimuler, ou au contraire me plaquer au sol? Pour le moment je pars comme si je ne ferais aucune concession. D’accord pour faire toute les démarches, dossiers, etc., mais pas de fayotage, de courbettes… Je fais ce film comme si c’était le dernier, si « ça marche, je continue peut-être, si ça ne marche pas, je rends les armes… ».
C’est quoi, ça marche, ou ça ne marche pas? Ca marche, le film est vu un minimum, une petite télé, un petit festival, et un peu de sous pour rentrer dans mes frais, ne pas avoir fait ça pour rien. Ca ne marche pas, aucune « dif » ni festival, et pas un rond. Plus bas, on ne peut pas. Entendu hier soir sur France-inter des gens de la revue « L’im
age, le monde ». Des idées sympa (l’idée que le cinéma est indépendant des supports, des formats etc.) du délire, (le dv permet à presque tout le monde d’être cinéaste). Et puis la revue, vaut 80Fr.

Bon ce n’est pas le tout, cet après-midi, rendez-vous pour acheter une caméra DV 500 à 40000 FR HT sans compter les bricoles autour. J’ai le fric pour acheter ça, mais après il n’y aura plus grand chose pour tenir.

 

19/01/00