Le 20, réunion chez Tactikollectif du collectif 1-2-3 Mai, étaient présent à part nos hôtes: Samba résille, On est pas couché, Federcies, Mixart, Utopia et deux ou trois individus.

Je n’ai pas filmé, parce que je ne me sentais pas de débouler comme ça avec la caméra, et puis j’aurais été hors sujet, en tout cas pour le moment, même si tout se passe sur cette toile de fond.

Ce qui est frappant c’est l’incapacité de chacun de penser une mise en réseau. Je repense à ce que me disait P. Se. « C’est souvent le culte des chapelles politiques, tout en perpétuant volontairement des mythes révolus… ». Chacun pense pour lui, et imagine bien que les autres s’organisent autour. Penser une organisation où chacun s’articule de façon horizontale avec les autres semble presque inimaginable. L’évocation d’un dispositif horizontal d’échange d’information laisse chacun indifférent. Que chacun soit entendu par les autres, ça oui, mais que chacun se mette à l’écoute des autres et y trouve un intérêt.

On est prêt à croire que on va mobiliser des pans entiers de la population avec à la base une équipe informelle et que tout ça va provoquer des changements profonds.

N’y aurait-il pas là des restes de « Grand Soir »?

Peut-être s’agit-il d’un mythe familial du genre si on s’aime très fort, le ménage se fera tout seul.

Il y a aussi ce mythe de l’accord sur un texte, qui dissoudrait totalement toutes les questions d’organisations, de méthode, de pouvoir.

On sait pourtant que derrière un texte chacun y met ce qu’il veut, et que ce n’est que la pratique commune qui valide tout ça. Or pour qu’il y ait pratique commune, il faut qu’il y ait organisation et contrôle de celle-ci.

J’ai toujours la naïveté de croire que ceux que je ne connais pas, ne fonctionnent pas comme ça, et force m’est de constater qu’aucun groupe, aussi connu soit-il n’y échappe.

 

22/03/00