Hier deux réunions à la fois, j’ai choisi Motivé-e-s et son collège d’animation, pas mal de monde, les 4 filles étaient là. Je fais toujours inconsciemment une balance entre eux et la LCR. Hier soir, j’étais près à laisser tomber la LCR. Je suis versatile. C’est vrai que des deux côtés je ne m’y retrouve pas, mais j’ai l’impression que chez Mot, on peut croire que des choses qui ne sont pas là, peuvent être apportée par n’importe qui, à la LCR, j’ai le sentiment que tout est bétonné. Reste que…

Aucune analyse de la façon dont l’inauguration du local, s’est passée. Aucun compte-rendu du rapport aux médias quand, Canal+ est quand même descendu. Et puis l’annonce par Salah d’une série d’évènement autour de l’arrivée pendant deux jours de Daniel Mermet, et de son émission « Là bas si j’y suis » avec une soirée spéciale à Utopia. Tout ça se fait à l’initiative du Tactik, et le collège d’animation suit sans discuter, étonnant !

Et toujours cette incapacité de gérer vraiment les réunions. La seule technique à peu près au point, c’est de gérer le tour de parole. Et de fixer approximativement un ordre du jour. La gestion du temps de parole, du temps en général n’est jamais assurée, résultat, la réunion commencée à 18h se termine vers 22 h, avec 50% des participants, sans compter, qu’à la fin on se dit qu’on se reverra une heure avant l’AG pour terminer la réunion.

Ils demandent la démocratie participative, et ne sont pas capable de se l’appliquer sérieusement à eux-mêmes. Bon là je radote.

Reste que cette incapacité à vraiment gérer le débat risque avec le temps, la fatigue, les contradictions internes de faire des étincelles.

Hier soir, ça tournait autour des inscrits sur la liste, de la question du féminisme, des relations entre les commissions et le collège d’animation, et quelques autres bricoles.

  1. me demande ce que c’est que ce film, c’est la première fois qu’on me pose la question réellement, et qu’on s’y intéresse, enfin il faut dire qu’elle est du métier. Mais sans quoi, personne ne m’a vraiment questionné.

MB m’écrit :

Tu n’as pas encore choisi tes options ou ton fil (m) rouge. C’est peut être un peu tôt et certaines évidences ne se sont pas encore vraiment imposées.

Il faut peut être arriver à saturation pour que l’évidence s’impose.

Je trouve que tout ce que tu filmes (et que tu écris) fait sens.

Raconter comme tu le fais dans ton journal donne la structure narrative.

Alors des séquences de reportage/fiction ? A la manière du muet avec cartons à feuilles de chêne? Ou encore ton alter ego et celui de D. P. par exemple, ou ton alter ego et J-L. G. ou un autre. Ou choisir une personne qui retraduirait ponctuellement et régulièrement ses impressions, militant impliqué. Mêler plusieurs voix est intéressant. De la tienne à celles d’individualités ou du collectif. Et là tu fais une vraie/fausse fiction.

Dans ce que tu retraduis il me manque la vision de base.

La tienne analyse bien ce qui se passe et démonte plutôt bien les vieux ressorts de campagne, les postures faciles, convenues et parfois rouées des uns et des autres. Mais où est l’individu dans l’histoire ? Noyé dans la masse et aux prises avec le collectif. Il me manque des portraits. En temps réel. Et pas seulement après campagne comme tu l’envisages.

Pourtant il me semble que tu fais une erreur d’analyse quand tu parles de ta propre parole. Il ne s’agit pas de prendre la parole forcément mais plutôt de prendre l’image. Et ça c’est le montage. Le pamphlet ou le journal de bord tu peux le faire aussi sans prononcer un seul mot, non ?

 

Ça me pose plusieurs questions, entre autres:

Vraie/fausse fiction? Je cherche à fictionner le moins possible, à en éviter le recours au maximum, une épure en quelque sorte. Un peu prétentieux, ça…

Quand aux portraits, ils se font tout seuls vu la masse de ce que je tourne, de fait ceux qui sont « portraitisables » sont ceux que je filme le plus souvent.

Mais je ne veux pas faire d’ITV à chaud, je préfère rester discret, ne pas donner l’impression que je privilégie qui que ce soit. Ca ne m’empêche pas d’observer les gens très intensément, et de penser déjà aux questions que je leur poserais. Si je les pose maintenant je risque de dévoiler sous quel angle je les observe, et d’influer sur leur comportement. Je préfère qu’ils ne sachent pas vraiment qui les regarde.

Je vais faire des ITV, des gens de passages, Daniel Mermet, par exemple? Enfin on verra.

Cette idée que le discours c’est le montage, me semble un peu courte. C’est le montage des images et des sons, on est donc complètement tributaire de des éléments que l’on a recueillis.

MB avait intitulé son mail: « Haut les coeurs! ».

D’accord!

Dimanche, AG

22/11/00