La brèche que j’évoquais,  Mardi dernier, s’est ouverte en grand. A la sortie de la réunion, à 1h du matin, après 7 heures  de réunion avec deux courtes interruptions:

-Salah, il est fatigué!

-Non, ce n’est pas du tout ça,  j’ai l’impression d’avoir été trahi, depuis le début, j’ai fait des pas vers vous, je n’ai pas arrêté d’en faire, et jamais, jamais, vous n’en avez fait un vers moi.

18h.  25 personnes, pour commencer, qui seront 35 dans la soirée. A part les problèmes techniques qui sont vite réglés, à l’ordre du jour : « les négociations avec le PS en cas de coalition, suivies de la campagne de l’entre deux tours ».

A l’animation du groupe c’est Is. qui s’ y colle. Elle en sortira complètement épuisée.

Au foot on accepte totalement qu’il faille des règles contraignantes et sophistiquées. Pour discuter de choses hyper importantes et à 35, les règles du jeu sont réduites, à un ordre du jour, et à un tour de parole. Et ceux qui adorent le foot, trouvent tout cela normal. Bon c’est un peu manichéen, quoique…

Ca patine  sur la forme de la délégation, avec les mêmes problèmes que la dernière fois. Le nombre qui était de 20 au départ, descend à douze, 4 éligibles, 4 non éligibles. 4 hors liste. Salah arrivera à dire : « Faut pas être rigide, si les locaux ne s’y prêtent pas faudra bien y aller à moins… ».

Il y aura aussi la demande de « confiance » à faire aux délégués, et de choisir « les plus compétents » pour négocier.

Viens aussi le débat sur ce qui fait point de rupture, la discussion s’enlise sur la question de la présence de la caméra pendant les négociations, çà tourne en rond, et moi je tourne, je tourne, c’est surréaliste.

En fait, la question sous jacente, et qui le restera c’est « peut-on faire de la politique autrement sans passer pour des cons…»

Certains acceptant ce risque là, d’autres le refusant comme si dans leur propre vie, ils s’étaient fait assez traiter de con comme ça.

C’est  ma vision subjective.

Là où on arrive au summum, c’est pour l’éventuelle campagne commune du deuxième tour. C’est parti pour faire campagne pour « gagner » pour «  tuer Douste » sans quoi c’est pas la peine d’y aller. On est à fond, dans la stratégie guerrière, virile à mort! Faire meeting commun avec le PS, tout en étant autonome.

On est à 180° de ce que la commission a discuté pendant 3h la veille, pire, l’avis de la commission ne sera même pas évoqué, H. qui en est la rapporteuse me dit en aparté, « je n’ai plus la force… ».

La commission, avait peaufiné des stratégies au petits oignons, allant, jusqu’à, pour bien marquer l’autonomie, s’abstenir, pour l’élection du maire au conseil municipal etc.

Il y avait eu aussi l’idée de ne pas appeler à voter, mais travailler à expliquer les idées, les positions de Mot’, en disant aux gens, on vous explique, après c’est à vous de faire ce que vous voulez.

De ne pas faire de différences entre le premier et le deuxième tour, c’est toujours la même démarche, faire avancer le mouvement.

Tout ça est passé à la trappe.

Je pense à ceux de la commission qui ne sont pas là, et qui vont découvrir à l’AG ce qui reste de leurs idées et qui ne sera plus rediscuté faute de temps.

Une analyse à la hache:

Il se peut que le Tactikollectif, se sente dépassé par l’ampleur du mouvement, insécurisé, par un dispositif qu’ils avaient eux-mêmes mis en place, d’où leur présence sans précédent au CA d’hier, leurs propositions que ce soit Mot’ lui-même qui organise un super  meeting au second tour. Tactik, reprenant de fait le contrôle, de par leurs connaissances techniques dans ce domaine.

C’est à la hache, mais il y a quelque chose de cet ordre là. Il y a aussi la culture, que Salah expliquera plus tard sur le trottoir, comme une culture de l’action, « On fait, et c’est en faisant qu’on avance dans les idées ». Et moi de dire « Oui mais  l’action peut-être une fuite pour éviter la réflexion… ».

Je reste sur cette idée que c’est parfois plus difficile de formuler une idée juste, que de dresser un podium.

Sur ce même trottoir, Fr. lance à l’intention des « intellos » «  ça fait vraiment baba-cool ! » Rétrospectivement je pourrais recevoir ça comme une injure, d’une violence inouïe. Il y a vraiment des questions de culture.

Is. pointe l’émergence d’un « nous » et d’un « vous » et appelle à rester ensemble.  En fait, l’erreur serait de ne pas le reconnaître, et de ne pas travailler justement dessus d’un commun accord.

Il y aurait encore dix milles choses à dire, mais faut du temps.

07/03/01