Vendredi, dernier jour de tournage. Les 4 Mot’ à la Mairie.

Devant la Mairie, vers 14h45, je ne sais pas si je vais pouvoir rentrer, en fait n’importe qui peut rentrer, avec ou sans caméra. Dans la cour, je me mets daerrière les 4 élus, et je ne décroche plus. Salah répond en avançant dans la foule, à la volée, aux questions des journalistes, je le trouve presque grave, ému pour le moins. C’est la cohue générale, tout est déjà bondé, les salles adjacentes sont bourrées. Je me cale derrière Elizabeth, et on fend lentement la foule. Je tourne en continu, étonnant, cette entrée au conseil municipal dans une cohue générale. Ça a un côté rentrée des classes, on cherche sa place désignée avec déjà  la plaque gravée avec son nom, pas de prénoms, juste des M, ou des Mme.

Je disais qu’il existe des lieux criminels, mais que penser de cette salle du conseil municipal.

En gros, deux ovales concentriques, le maire se trouve à une des extrémités, en surplomb.

Les 4 Mot’ sont dans l’ovale intérieur, à l’opposé du maire. Deux de chaque côté de l’ovale, une grande table en fait qui fait 4m de large. Va falloir qu’ils apprennent à lire sur les lèvres.

Sur cette même table coté Maire, les élus du PS, gauche unie,  à l’opposé Mendez (Verts) et quelques majoritaires pour finir la table.

L’Ovale extérieur, ce n’est que la majorité.

Tout ça se déroule en présence d’un public de vieilles rombières, de  septuagénaires costard cravate rayée, piliers du Club Baudis, bref le camp de la victoire. Se dire que ce sont « ces gens-là » qui ont gagné, ça fout les trouilles !

Ca démarre, La doyenne ouvre le bal, remerciant, et saluant, les prédécesseurs… Dés que le nom de Baudis est cité  c’est un tonnerre d’applaudissement, des cris. La pression commence.

Lorsque Douste, va être élu, ça montera d’un cran. Seul les Mot’ ne prennent part au vote, restant assis sur leurs chaises, conformément à ce qui avait été suggéré la veille. Après la proclamation des résultats, l’ovation monstrueuse… (la politique qui n’a soit disant rien à faire là, y est bel et bien…). Faut se taper le discours de Douste, genre, « fier de succéder, maire de tous, travailler aussi avec l’opposition… » classique, une dose d’ovation, puis Simon prends la parole, et fait une intervention dans le genre opposition constructive, voulant prendre sa part, balançant un pic, concernant la volonté de Douste d’être président de groupe à l’Assemblée Nationale. Tout ça se fait sous les huées permanentes de la salle. A la fin Douste demande quand même, le silence, et c’est  Salah qui s’y colle, Il va lire le texte rédigé à plusieurs le matin même, dans un silence, qui me semble tout  aussi bruyant. Il commence par « Monsieur  le Maire,… ». Peut-être que c’est l’émotion, la timidité, je ne sais pas, mais j’ai comme le sentiment, là, juste pendant ces quelques mots « Monsieur le Maire.. » qu’il baisse la tête.

Après l’intervention de Salah, je sors, je croise Magyd sur le palier, à qui je raconte un peu le dispositif, la pression. Il me dit « c’est pour ça qu’il ne faut pas leur prendre la tête avec des questions à la con ». L’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’il propose de structurer le mouvement, en club de supporter des 4 élus Motivé-e-s…

Sur la place il fait beau, des gens attendent, discutent. Je fais un ou deux plans larges de la place, derniers plans.

 

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Épisode 9_10 [ Motivé-e-s à la Mairie…]